vendredi 22 septembre 2023

(Hommage à S. G. et R. D.)


Tout ou rien, tout est rien et rien est tout.

Un rien peut-être tout selon quelle subjectivité il traverse,

Un tout n’est rien s’il n’est pas associé à du sens,

Ce rien du tout est déjà beaucoup si on le cultive comme un tout,

Un atout du rien est d’être tout pour soi,

Il n’est pas néant, vide de rien,

Mais un ensemble de rien du tout,

Ou presque tout apparaît comme nier le rien,

Ou douter du tout.






(3e suite pour violoncelle seul - Britten - Gaillard)


Cette pièce résume à elle seule toute l’histoire de la musique. Un chant du cygne, une ode à la mélancolie, une complainte, un hymne à l’essence du geste musical, une transfiguration de l’humble place de l’être dans le monde. 
Un poème, une sarabande infinie tout « simplement » qui nous contemple. Il y a des musiques après lesquelles plus rien n’existe, ou plutôt si, tout est là ! Il est impossible après cette prière païenne de se mouvoir, mais bien de s’émouvoir. Seules, les larmes d’émotion qui coulent le long de nos joues, le silence le plus profond qui soit, suivent cette intensité sensorielle, que l’on entend et que l’on entendra à jamais. Une musique pour l’éteinte de l’éternité.