samedi 19 décembre 2020

 "Dieu est mort, mais l’homme n’est pas, pour autant, devenu athée. Ce silence du transcendant, joint à la permanence du besoin religieux chez l’homme moderne, voilà la grande affaire aujourd’hui comme hier. L’absence de Dieu n’est pas la fermeture, c’est ouverture sur l’infini. Dieu, c’est la solitude des hommes… Si Dieu existe, l’homme est néant. Ma chute originelle, c’est l’existence d’autrui."

Jean-Paul Sartre

 

 

 

 "On ne se sent pas tout à fait à son aise tant qu’on ne s’est pas rencontré soi-même, tant qu’on ne s’est pas heurté à soi-même ; si l’on a pas été en butte à des difficultés intérieures, on demeure à sa propre surface ; lorsqu’un être entre en collision avec lui-même, il en éprouve après coup, une impression salutaire qui lui procure du bien-être."  

Jung , L’homme à la découverte de son âme .

 

 

vendredi 6 novembre 2020

 

 

« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. »

VOLTAIRE (1694-1778), citation apocryphe

 

 

 


 

 


 

 

 

 

 

« La logique vous mènera d'un point A à un point B. L'imagination vous emmènera où vous voulez. »



samedi 3 octobre 2020

File au ciné !


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  Compte tenu de la situation sanitaire cette séance est reportée à une date ultérieure !!!

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 En avant première voici l'affiche et le flyer de notre soirée sur le film INTERSTELLAR 



 


 
 
 


jeudi 1 octobre 2020

Qu'est-ce que le temps ?


"Il n'y a donc pas eu de temps où vous n'ayez rien fait, puisque vous avez fait le temps lui-même. Et il n'y a pas de temps qui vous soit coéternel, parce que vous subsistez constamment ; si le temps subsistait ainsi, il ne serait pas le temps.
Qu'est-ce en effet que le temps ? Qui saurait l'expliquer avec aisance et brièveté ? Qui peut en former, même en pensée, une notion suffisamment distincte, pour la traduire ensuite par des mots ? Est-il, pourtant, dans nos conversations, une idée qui revienne plus familière et mieux connue que l'idée de temps ? Quand nous en parlons, nous comprenons, cela va de soi, ce que nous disons, et pareillement lorsque c'est un autre qui en parle.
Qu'est-ce donc que le temps ? Quand personne ne me le demande, je le sais ; dès qu'il s'agit de l'expliquer, je ne le sais plus. Cependant j'ose l'affirmer hardiment — je sais que, si rien ne passait, il n'y aurait point de temps passé ; que si rien n'arrivait, il n'y aurait point de temps à venir ; que si rien n'était, il n'y aurait point de temps présent.
Mais ces deux temps, le passé et l'avenir, comment sont-ils, puisque le passé n'est plus et que l'avenir n'est pas encore ? Le présent même, s'il était toujours présent, sans se perdre dans le passé, ne serait plus temps ; il serait éternité. Donc, si le présent pour être temps doit se perdre dans le passé, comment pouvons-nous affirmer qu'il est lui aussi, puisque l'unique raison de son être, c'est de n'être plus ? De sorte qu'en fait, si nous avons le droit de dire que le temps est, c'est parce qu'il s'achemine au non-être."


Ch. 14 - St Augustin 
 
 

jeudi 10 septembre 2020





“Les détails font la perfection, et la perfection n'est pas un détail.”
Léonard de Vinci







dimanche 30 août 2020

  

 

 " Chez tous les grands trompeurs, il faut noter un phénomène auquel ils doivent leur puissance. Dans l’acte propre de la tromperie, parmi toutes les préparations, le caractère émouvant donné à la voix, à la parole, aux gestes, au milieu de cette puissante mise en scène, ils sont pris par la foi en soi-même ; c’est elle qui parle alors à ce qui les entoure avec cette autorité qui tient du miracle. Les fondateurs de religions se distinguent de ces grands trompeurs en ce qu’eux ne sortent jamais de cet état de duperie de soi-même : ou ils n’ont que très rarement de ces moments de clairvoyance où le doute les assaille ; ordinairement d’ailleurs, ils s’en consolent en attribuant ces moments au Malin, qui est leur adversaire. Il faut qu’il y ait tromperie de soi-même pour que les uns et les autres produisent un effet de grandeur. Car les hommes croient à la vérité de tout ce qui est évidemment cru avec force. "

Humain, trop humain I – Chapitre II - Pour servir à l’histoire des sentiments moraux : 52. Le grain d’honnêteté dans la tromperie - Nietzsche 





“Le baiser frappe comme la foudre, l’amour passe comme un orage, puis la vie, de nouveau, se calme comme le ciel, et recommence ainsi qu’avant. Se souvient-on d’un nuage ?”
Guy de Maupassant 
 


 

samedi 25 juillet 2020

Pour écrire un seul vers



"Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas ( c’était une joie faite pour un autre ), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers."

Rainer Maria Rilke – Pour écrire un seul vers (1910), Les Cahiers de Malte -


dimanche 5 avril 2020

vendredi 20 mars 2020

Confinement 1


Un livre 📖 , un film 🎥

  • Une très bonne synthèse du pourquoi de la science et des questions qui s’y rattachent (la vérité, la croyance, la raison). 

  • Un film magnifique du réalisateur de La vie des autres, qui embrasse l’Histoire et l’individu pris dans sa tourmente. Il est question de l’Art et du sens de l’existence à travers la généalogie. 3h15 passionnantes.














jeudi 19 mars 2020


"Je pense qu'un des aspects les plus tristes de notre temps est la destruction de tout ce qui avait un lien conscient avec le beau. La culture de masse, destinée à des consommateurs, dans notre civilisation tout en prothèses, rend nos esprits infirmes. Elle nous empêche de nous tourner vers les questions fondamentales de l'existence et de nous assumer en tant qu'êtres spirituels."

Andreï Tarkovski, Le temps scellé










dimanche 15 mars 2020

Le poids le plus lourd



 Que dirais-tu si un jour, si une nuit, un démon se glissait jusque dans ta solitude la plus reculée et te dise : « Cette vie telle que tu la vis maintenant et que tu l’as vécue, tu devras la vivre encore une fois et d’innombrables fois ; et il n’y aura rien de nouveau en elle, si ce n’est que chaque douleur et chaque plaisir, chaque pensée et chaque gémissement et tout ce qu’il y a d’indiciblement petit et grand dans ta vie devront revenir pour toi, et le tout dans le même ordre et la même succession – cette araignée-là également, et ce clair de lune entre les arbres, et cet instant-ci et moi-même. L’éternel sablier de l’existence ne cesse d’être renversé à nouveau. – et toi avec lui, ô grain de poussière de la poussière ! » - Ne te jetterais-tu pas sur le sol, grinçant des dents et maudissant le démon qui te parlerait de la sorte ? Ou bien te serait-il arrivé de vivre un instant formidable où tu aurais pu lui répondre : tu es un dieu, et jamais je n’entendis choses plus divines ! » Si cette pensée s’emparait de toi, elle te métamorphoserait, faisant de toi tel que tu es, un autre être, et peut-être t’écraserait. La question posée à propos de tout et de chaque chose : « Voudrais-tu de ceci encore une fois et d’innombrables fois ? » pèserait comme le poids le plus lourd sur ton action ! Ou combien ne te faudrait-il pas témoigner de bienveillance envers toi-même et la vie pour ne désirer plus rien que cette dernière éternelle confirmation, cette dernière éternelle sanction ?

Friedrich NIETZSCHE, Le Gai Savoir, fragment 341





jeudi 5 mars 2020


En Avril au cinéma de Terrasson 
Dans le cadre du ciné-philo
INTERSTELLAR (C. Nolan) 


LE 9 AVRIL 2020 - 18 h - 




Comment envisager les différentes « facettes » du temps et en particulier celle du temps « physique » élaborée il y a plus de 100 ans par Albert Einstein dans sa fameuse théorie de la relativité générale.

L’œuvre de Nolan est une œuvre centrée sur le temps, explorant ses différents aspects dont certains nous semblent très proches alors même qu’ils sont commentés par la philosophie de tout temps et d’autres dont les mystères nous échappent encore….

Le temps est sans aucun doute la notion qui demeure la plus familière et dans le même temps celle qui nous échappe par essence.

Existe-t-il une seule définition du temps ? Depuis quand le temps existe-t-il ? « Est-il possible d’échapper au temps ? » Toute existence est-elle temporelle ?...



“Le temps est le nombre du mouvement.” 
Aristote



“Le Temps est l’image mobile de l’éternité immobile.” 
Platon



" Le temps n'est autre chose que la forme du sens interne, c'est-à-dire de l'intuition de nous-mêmes et de notre état intérieur. En effet, le temps ne peut pas être une détermination des phénomènes extérieurs, il n'appartient ni à une figure, ni à une position, etc. ; au contraire, il détermine le rapport des représentations dans notre état interne. ".

Emmanuel Kant



« Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. » Albert Einstein




mardi 3 mars 2020




« Alfred Hitchcock a réussi là où échouèrent Alexandre, Jules César, Napoléon : prendre le contrôle de l'univers. »
 
Jean-Luc Godard


dimanche 1 mars 2020



« Il n’y a pas de vision sans pensée. Mais il ne suffit pas de penser pour voir : la vision est une pensée conditionnée, elle naît à « l’occasion » de ce qui arrive dans le corps, elle est « excitée » à penser par lui. Elle ne choisit ni d’être ou de n’être pas, ni de penser ceci ou cela. » 
L’œil et l’esprit 
M. Merleau-Ponty 



374. Notre nouvel « Infini ».
Savoir jusqu'où s'étend le caractère perspectiviste de l'existence ou même, si elle a en outre quelque autre caractère, si une existence sans interprétation, sans nul « sens » ne devient pas « non-sens », si d'autre part toute existence n'est pas essentiellement une existence interprétative-voilà ce que ne saurait décider l'intellect ni par l'analyse la plus laborieuse ni par son propre examen le plus consciencieux : puisque lors de cette analyse l'intellect humain ne peut faire autrement que de se voir sous ses formes perspectivistes, et rien qu'en elles. Nous ne pouvons regarder au-delà de notre angle : c'est une curiosité désespérée que de chercher à savoir quels autres genres d'intellects et de perspectives pourraient exister encore : par exemple si quelques êtres sont capables de ressentir le temps régressivement ou dans un sens alternativement régressif et progressif (ce qui donnerait lieu à une autre orientation de la vie et à une autre notion de cause et d'effet). Mais je pense que nous sommes aujourd'hui éloignés tout au moins de cette ridicule immodestie de décréter à partir de notre angle que seules seraient valables les perspectives à partir de cet angle. Le monde au contraire nous est redevenu « infini » une fois de plus : pour autant que nous ne saurions ignorer la possibilité qu'il renferme une infinité d'interprétations. Une fois encore le grand frisson nous saisit :-mais qui donc aurait envie de diviniser à l'ancienne manière ce monstre de monde inconnu ? Qui s'aviserait d'adorer cet inconnu désormais en tant que le « dieu inconnu » ? Hélas, il est tant de possibilités non divines d'interprétation inscrites dans cet inconnu, trop de diableries, de sottises, de folies d'interprétation, notre propre humaine, trop humaine interprétation, que nous connaissons...

Nietzsche, Le gai Savoir, V, § 374, Notre nouvel « Infini », Gallimard, p. 270 - 271.





"Les autres sont essentiellement des miroirs de toi-même. Tu ne peux aimer ou détester quelque chose chez autrui que si ce quelque chose reflète une chose que tu aimes ou détestes en toi."
Aurore - Nietzsche







dimanche 23 février 2020









« L'oeil... Tout l'univers est en lui, puisqu'il voit, puisqu'il reflète. »
G. de Maupassant