mercredi 11 octobre 2023

La vie ou l’art des choix !

 
La vision que l’autre peut avoir de nos choix importants dans la vie n’a de véritable valeur que dans la mesure où il comprend l’ensemble des perceptions que nous ressentons et la psychologie qui nous anime au moment de ce dilemme - Chose impossible - C’est pourquoi lorsque nous demandons l’avis aux autres, il ne comprend presque exclusivement que les aspects objectifs contenus dans ce choix.
D’une part, très peu sont à même de tenir compte de notre psychologie dans leur analyse et d’autre part, c’est exactement ce que nous recherchons tout en le déplorant.

Ainsi, il n’est pas rare, dans ces moments de doutes profonds, de demander l’avis à une personne que nous ne connaissons que très peu et réciproquement, afin de nous focaliser sur une objectivité la moins subjective à notre endroit qui soit.

Le plus étrange est qu’il nous arrive de ressentir une forme de rancœur ou de déception à l’encontre des avis qui tiennent justement compte de notre sensibilité, de notre psychisme, qui nous révèlent à nous-mêmes dans notre fragilité la plus crue.

Nous souhaitons entendre des autres un avis que nous connaissons déjà, qui a sans doute tendance à nous rassurer, à conforter un choix intérieur déjà pris, même si nous savons que l’ensemble des conséquences qu’opéreront cette décision auront des répercussions que personne ne pourraient imaginer, ou si c’est le cas, l’importance de critères qui sont pour nous déterminants voire vitaux. Ces petits détails pour l’autre représentent des fardeaux insurmontables pour nous-mêmes.

Le doute est bien trop méprisé, conspué ou dénigré. Il démontre, pour beaucoup, les signes d’une faiblesse, qui ne s’ancre pas dans le scepticisme cartésien mais dans l’hésitation empirique.
Le doute est constitutif de toute pensée et, selon les phases que nous traversons, il peut être générateur de lui-même. Si bien que lorsque le doute engendre plus de doutes alors il devient stérile pour la pensée et les actions.

Contrairement au doute raisonné qui anime la réflexion et engage la pensée dans des processus constructifs.
Entre le doute psychologique et le doute rationnel, la frontière est ténue lorsque nous sommes sensibilisés par un événement. Les atermoiements qui nous assaillent fragilisent alors le doute rationnel qui n’a plus rien, ou presque, à voir avec la raison.
Toute la difficulté provient du fait de se frayer un chemin de lucidité, car contrairement à ce que l’on pourrait penser, le doute nécessite d’être "extralucide" pour s’en exprimer et s’en émanciper.

SL

« Faire du cinéma, c’est inventer une nostalgie pour un passé qui n’a jamais existé »

Michael Cimino


L’adagio de la 9e de Ludwig Van fait du bien à l’âme, il nous immerge dans l’essentiel, au cœur de nous-mêmes. Ce mouvement est une émanation de la dynamique de l’âme qui s’adresse au rythme intime de l’auditeur. Sa pulsation s’accorde, comme aucune autre œuvre à celle de la vie. Comment peut-on vivre et exister sans être entré dans la beauté de cette œuvre ?

SL

Il est frappant de constater la différence entre les êtres sur la perception des détails. La plupart n’ont pas cette acuité qui leur permettent de sentir le réel tel qu’il est. Ils possèdent une vision globale et donc superficielle des actions à mener car ils ne s’imaginent pas la somme chronologique des petites actions qui mènent à un résultat. Ils se contentent de l’approximation et non de l’exactitude. Ils sont pareils dans leur propre vie. Un certain laxisme qui certes leur empêche de voir les difficultés mais ils sont incapables de peaufiner et d’aller au fond des choses.

Le pire est lorsque ces personnes agissent de la sorte pour les affaires qui ne les concernent pas directement mais qu’ils aient une tout autre attitude pour les affaires qui les préoccupent.

La beauté se cache dans les détails, comme l’anxiété.

L’âme de l’homme est une lame de fond sine qua none qui nomme l’aumône de l’anémone pour les mômes du slalom. C’est « shalom », un misérable petit ohm, sans résistance, effacé par la gomme d’une came


Triste tropisme

Il y a des jours où tout semble rempli d’une vacuité indicible, d’un insensé destin que l’absurde finit par nous achever d’un coup de feu dans le temps qui passe. Où vais-je ? Dans cet univers dont la beauté recherchée nous échappe, inaccessible ou hors de nos moyens.

La fatigue physique est saine et bienfaisante, elle entretient avec notre corps un lien étroit qui nous relie au reste du corps et en particulier à notre psychisme. À l’inverse la fatigue psychique est un fardeau qui nous ronge à petit feu, décorrélant notre corps de notre esprit.

Il faut savoir s’effacer dans les méandres du temps, ne pas laisser d’espace entre soi et les autres, pas le moindre interstice, afin de nous rendre à notre solitude.

SL


"Sans poètes, sans artistes, tout tomberait dans le chaos.
Il n'y aurait plus de saisons, plus de civilisations, plus de pensée, plus d'humanité, plus même de vie…"

 

Guillaume Apollinaire
né le 26 août 1880 à Rome



 

 « Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.

 L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.

Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.

En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.

L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels. »

Günther Anders, "L’Obsolescence de l’homme" (Editions Ivréa), 1956


jeudi 28 septembre 2023

Vers une collapsologie de l’éthique éducative.

Le monde des valeurs, à savoir une éthique, s’effondre, jusqu’au point où certains élèves ou étudiants s’arrogent le droit de prétendre qu’ils en savent plus que leur professeur. J’apporterai une nuance sur ce travers d’une typologie de ces spécimens qui, nonobstant leur imprécision, ne connaissent pas et ne pratiquent pas la rigueur mathématique, par exemple, comme il se devrait, et croient que leurs méthodes sont plus adaptées - ce qui signifie chez eux qu’ils ne tiennent pas compte des remarques des enseignants mais qu’ils sont persuadés que leur raisonnement est correct, après des circonvolutions pseudo théoriques qui ne correspondent qu’à une forme de bricolage avec l’outil mathématique et non d’une démarche scientifique probante.

Cette transvaluation, constatée déjà sur d’autres niveaux scolaires, est bien le signe d’un monde décadent où les apprenants deviennent des pseudo sachants, consommateurs aguerris qui affirment avant tout, pour finalement, ne pas progresser et non des questionneurs qui douteraient pour chercher à progresser dans leurs apprentissages dans et par un travail méthodique, rigoureux et par-dessus tout personnel.

Ce triste constat est bien le reflet d’un laxisme pédagogique dans certains cas, voire éducatif dans d’autres, pris au pied de la lettre et de la confusion qui s’opère dans ces esprits entre liberté et licence, arrogance et humilité.

Il faut bien comprendre qu’un cerveau de jeune enfant, qui plus est de jeune adulte, ou d’un adolescent tardif, comme on voudra, ne seront sensibles qu’aux penchants hédonistes comme notre société sait si bien les promouvoir et leur tendre ce piège dans lequel ils tombent avec délectation, et non aux impératifs catégoriques de la raison et des limites de la raison que seule la frustration permette.

Cette dernière, « la grande absente », est le seul moyen de permettre aux cerveaux de se construire, de se forger et paradoxalement de se libérer. Et, cherchons l’erreur, ce postulat se retrouve dans certaines familles dont les codes ne se sont pas (encore) effondrés.

Si nous, corps enseignant, préparons des jeunes esprits à s’épanouir dans un domaine professionnel, nous devons être vigilants à maintenir une exigence constante et des attendus réguliers dans l’acquisition de compétences mathématiques, ou scientifiques plus généralement, mais par dessus tout, de sculpter des citoyens qui ne vivent pas dans le seul présent (présentisme) mais qui sachent se projeter comme disait Sartre au travers d’actes et d’une exigence retournée sur eux-mêmes et non sur le monde extérieur duquel ils attendent tout, sans effort, prêts à consommer pour satisfaire leur(s) seul(s) besoin(s) primaire(s) qui n’a rien à voir avec la posture d’un apprenant qui devrait avoir comme ligne de conduite de sculpter son esprit.

Toute l’actualité récente est bien la preuve que quelque chose s’est passé dans les esprits qui n’annonce rien de bon quant à l’avenir. Heureusement il restera des résistants, qui maintiennent par la culture, l’exigence éducative et par la passion de la transmission, une autre idée du lien à l’autre, de l’altruisme et de cette volonté d’élever des esprits et non de les abrutir.

 SL

vendredi 22 septembre 2023

(Hommage à S. G. et R. D.)


Tout ou rien, tout est rien et rien est tout.

Un rien peut-être tout selon quelle subjectivité il traverse,

Un tout n’est rien s’il n’est pas associé à du sens,

Ce rien du tout est déjà beaucoup si on le cultive comme un tout,

Un atout du rien est d’être tout pour soi,

Il n’est pas néant, vide de rien,

Mais un ensemble de rien du tout,

Ou presque tout apparaît comme nier le rien,

Ou douter du tout.






(3e suite pour violoncelle seul - Britten - Gaillard)


Cette pièce résume à elle seule toute l’histoire de la musique. Un chant du cygne, une ode à la mélancolie, une complainte, un hymne à l’essence du geste musical, une transfiguration de l’humble place de l’être dans le monde. 
Un poème, une sarabande infinie tout « simplement » qui nous contemple. Il y a des musiques après lesquelles plus rien n’existe, ou plutôt si, tout est là ! Il est impossible après cette prière païenne de se mouvoir, mais bien de s’émouvoir. Seules, les larmes d’émotion qui coulent le long de nos joues, le silence le plus profond qui soit, suivent cette intensité sensorielle, que l’on entend et que l’on entendra à jamais. Une musique pour l’éteinte de l’éternité.


 « Faire du cinéma, c’est inventer une nostalgie pour un passé qui n’a jamais existé »


Michael Cimino



« We did not asked for this room or this music. We were invited in.

Therefore, because the dark surrounds us, let us turn our faces to the light.

Let us endure hardship to be grateful for plenty.

We have been given pain to be astounded by joy.

We have been given life to deny death.

We did not ask for this room or this music.

But because we are here, let us dance. »



« Nous n’avons pas demandé cette salle ou cette musique. Nous y avons été invités.

En conséquence, parce que l’obscurité nous entoure, laissez-nous tourner nos visages vers la lumière.

Laissez-nous endurer les épreuves et être reconnaissants pour ce que nous avons.

On nous a donné la douleur pour être stupéfaits par la joie.

On nous a donné la vie pour refuser la mort.

Nous n’avons pas demandé cette salle ou cette musique.

Mais puisque nous sommes là, dansons. »

Stephen King

Extrait série : 11.22.63




lundi 14 février 2022

 

 BIENTÔT AU CINÉMA AREVI DE SAINT-YRIEIX-LA-PERCHE

le 22/03/22 à 20h30

Allez directement sur site FILE AU CINE 

 

La violence au cœur de l’homme à travers les âges : bestialité immanente ou nécessité de civilisation ?
Comment appréhender les deux composantes inhérentes à l'humanité ? Violence visible et violence invisible - Violence expressive, violence sourde – Causes et conséquences – Pourquoi et en quoi la violence est-elle constitutive de l’histoire humaine ? Comment le cinéma (dé)montre qu’il est le vecteur artistique privilégié de l’expression de la violence ?


dimanche 24 octobre 2021



« C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. »
 
Antoine de Saint-Exupéry
 
 

 


"Quand nous serons tout-puissants, nous n’aurons plus besoin de science. Il n’y aura aucune distinction entre la beauté et la laideur. Il n’y aura ni curiosité, ni joie de vivre. Tous les plaisirs de l’émulation seront détruits. Mais il y aura toujours, n’oubliez pas cela, Winston, il y aura l’ivresse toujours croissante du pouvoir, qui s’affinera de plus en plus. Il y aura toujours, à chaque instant, le frisson de la victoire, la sensation de piétiner un ennemi impuissant. Si vous désirez une image de l’avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain…éternellement."

1984 - George Orwell

 
 
 
« La fonction de l'art n'est
 jamais d'illustrer une vérité, ou
 même une interrogation. Elle est
de mettre au monde des
 interrogations, qui ne se
 connaissent pas encore elles-mêmes.» 
 
Alain Robbe-Grillet
 
 
 


 

 

 «Engage le jeu que je le gagne»


 « Tu l’as trop écrasé, César, ce port-salut »

« Elu par cette crapule »


« Ce reptile relit Perec »


« Noël a trop par rapport à Léon »

 
« Esope reste ici et se repose »


"In girum imus nocte et consumimur igni"

 

 

 




samedi 7 août 2021

La vie est un apprentissage permanent.

Les préjugés démontrent que l’homme a besoin d’avoir une idée préalable sur des objets qu’il ne connaît pas, ou qu’à travers une infime perspective qui ne lui en donne qu’une vision parcellaire suffisante pour lui pour dire s’il aime ou n’aime pas.
Évidemment nous avons tous des préjugés, et je dirai même qu’ils constituent l’essentiel de la pensée de certains. Ils rassurent, ils permettent de mettre à distance pour mieux appréhender le peu que l’on connaît. Ils démontrent principalement le manque d’ouverture et une curiosité éteinte ou inexistante. Or, ces deux composantes humaines sont, pour ma part, les plus fondamentales, tant dans la construction existentielle que dans le rapport aux autres.
Être fermé à des idées, à des œuvres, à des aliments, à des personnes, à tout ce qui pourrait participer de notre quête existentielle, recèle des zones d’ombres bien trop brillantes pour considérer à notre tour, sans préjugé, mais au regard de répétitions que l’autre exprime sur des refus d’aller au-delà de lui-même, qu’il s’agit bien de personnes fermées et suffisantes, incapables de s’ouvrir au reste, au combien plus conséquent et vaste, que leur propre monde.
Ces êtres là ne m’intéressent pas (plus) car ils sont dans une conviction profonde et non dans un discours rationnel.
Pour juger, il faut connaître et bien connaître. Juger ou émettre un jugement sur un objet, quel que soit sa nature, demande un véritable investissement de la personne et non un regard fait de convictions fondées sur de fausses interprétations. Le plus terrible est lorsque vous avez autour de vous des personnes incapables de se rendre compte de cet état de faits et d’être dans un déni autosuffisant. Quelle tristesse, quel malheur pour la condition humaine ! Car, c’est nier et ne pas avoir compris que la principale caractéristique de l’humain est cette capacité, qu’aucun autre être vivant ne possède, à se perfectionner, à se donner la possibilité d’apprendre sans cesse, tout au long de sa vie.
Être enseignant, c’est lutter contre les préjugés et permettre à des élèves de sortir d’eux-mêmes.
Ainsi, les préjugés empêchent de se mettre en posture d’apprentissage puisqu’ils bloquent, en devançant tout effort potentiel par de fausses croyances, nos facultés les plus essentielles de se tourner hors de soi, c’est à dire vers le monde. 

 

mardi 29 juin 2021

 

« Ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est le chemin. »

Soren Kierkgaard
 
 

Conseils films, séries

 

« Les seuls à croire encore au monde sont les artistes : la persistance de l'œuvre d'art reflète le caractère persistant du monde. Ils ne peuvent pas se permettre d'être étrangers au monde. Le danger consiste à entraîner le monde dans le déplacement, c'est-à-dire à transformer les oasis en désert. »

Hannah Arendt

 

FILMS

  • The invisible man
  • Ad Astra
  • Ex Machina
  • It will follow
  • Hostiles
  • Melancholia
  • Un amour de jeunesse
  • La peau des autres
  • First man
  • Widows
  • L’œuvre sans auteur
  • Parasites
  • Dark Waters
  • Le fidèle
  • L’art du mensonge 
  • Sicario
  • Arrival
  • Nocturnal animals
  • The neon demon
  • The killing of a sacred deer
  • Cruel
  • Phantom Thread
  • Grave


SERIES

  • Chernobyl
  • Le bureau des légendes
  • Pennyworth
  • La servante écarlate
  • Manhunt : Unabomber
  • Mindhunter
  • The Queen's Gambit (Le jeu de la dame) 
 

 

samedi 19 décembre 2020

 "Dieu est mort, mais l’homme n’est pas, pour autant, devenu athée. Ce silence du transcendant, joint à la permanence du besoin religieux chez l’homme moderne, voilà la grande affaire aujourd’hui comme hier. L’absence de Dieu n’est pas la fermeture, c’est ouverture sur l’infini. Dieu, c’est la solitude des hommes… Si Dieu existe, l’homme est néant. Ma chute originelle, c’est l’existence d’autrui."

Jean-Paul Sartre

 

 

 

 "On ne se sent pas tout à fait à son aise tant qu’on ne s’est pas rencontré soi-même, tant qu’on ne s’est pas heurté à soi-même ; si l’on a pas été en butte à des difficultés intérieures, on demeure à sa propre surface ; lorsqu’un être entre en collision avec lui-même, il en éprouve après coup, une impression salutaire qui lui procure du bien-être."  

Jung , L’homme à la découverte de son âme .

 

 

vendredi 6 novembre 2020

 

 

« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. »

VOLTAIRE (1694-1778), citation apocryphe

 

 

 


 

 


 

 

 

 

 

« La logique vous mènera d'un point A à un point B. L'imagination vous emmènera où vous voulez. »



samedi 3 octobre 2020

File au ciné !


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  Compte tenu de la situation sanitaire cette séance est reportée à une date ultérieure !!!

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 En avant première voici l'affiche et le flyer de notre soirée sur le film INTERSTELLAR 



 


 
 
 


jeudi 1 octobre 2020

Qu'est-ce que le temps ?


"Il n'y a donc pas eu de temps où vous n'ayez rien fait, puisque vous avez fait le temps lui-même. Et il n'y a pas de temps qui vous soit coéternel, parce que vous subsistez constamment ; si le temps subsistait ainsi, il ne serait pas le temps.
Qu'est-ce en effet que le temps ? Qui saurait l'expliquer avec aisance et brièveté ? Qui peut en former, même en pensée, une notion suffisamment distincte, pour la traduire ensuite par des mots ? Est-il, pourtant, dans nos conversations, une idée qui revienne plus familière et mieux connue que l'idée de temps ? Quand nous en parlons, nous comprenons, cela va de soi, ce que nous disons, et pareillement lorsque c'est un autre qui en parle.
Qu'est-ce donc que le temps ? Quand personne ne me le demande, je le sais ; dès qu'il s'agit de l'expliquer, je ne le sais plus. Cependant j'ose l'affirmer hardiment — je sais que, si rien ne passait, il n'y aurait point de temps passé ; que si rien n'arrivait, il n'y aurait point de temps à venir ; que si rien n'était, il n'y aurait point de temps présent.
Mais ces deux temps, le passé et l'avenir, comment sont-ils, puisque le passé n'est plus et que l'avenir n'est pas encore ? Le présent même, s'il était toujours présent, sans se perdre dans le passé, ne serait plus temps ; il serait éternité. Donc, si le présent pour être temps doit se perdre dans le passé, comment pouvons-nous affirmer qu'il est lui aussi, puisque l'unique raison de son être, c'est de n'être plus ? De sorte qu'en fait, si nous avons le droit de dire que le temps est, c'est parce qu'il s'achemine au non-être."


Ch. 14 - St Augustin 
 
 

jeudi 10 septembre 2020





“Les détails font la perfection, et la perfection n'est pas un détail.”
Léonard de Vinci







dimanche 30 août 2020

  

 

 " Chez tous les grands trompeurs, il faut noter un phénomène auquel ils doivent leur puissance. Dans l’acte propre de la tromperie, parmi toutes les préparations, le caractère émouvant donné à la voix, à la parole, aux gestes, au milieu de cette puissante mise en scène, ils sont pris par la foi en soi-même ; c’est elle qui parle alors à ce qui les entoure avec cette autorité qui tient du miracle. Les fondateurs de religions se distinguent de ces grands trompeurs en ce qu’eux ne sortent jamais de cet état de duperie de soi-même : ou ils n’ont que très rarement de ces moments de clairvoyance où le doute les assaille ; ordinairement d’ailleurs, ils s’en consolent en attribuant ces moments au Malin, qui est leur adversaire. Il faut qu’il y ait tromperie de soi-même pour que les uns et les autres produisent un effet de grandeur. Car les hommes croient à la vérité de tout ce qui est évidemment cru avec force. "

Humain, trop humain I – Chapitre II - Pour servir à l’histoire des sentiments moraux : 52. Le grain d’honnêteté dans la tromperie - Nietzsche 





“Le baiser frappe comme la foudre, l’amour passe comme un orage, puis la vie, de nouveau, se calme comme le ciel, et recommence ainsi qu’avant. Se souvient-on d’un nuage ?”
Guy de Maupassant 
 


 

samedi 25 juillet 2020

Pour écrire un seul vers



"Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas ( c’était une joie faite pour un autre ), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers."

Rainer Maria Rilke – Pour écrire un seul vers (1910), Les Cahiers de Malte -


dimanche 5 avril 2020

vendredi 20 mars 2020

Confinement 1


Un livre 📖 , un film 🎥

  • Une très bonne synthèse du pourquoi de la science et des questions qui s’y rattachent (la vérité, la croyance, la raison). 

  • Un film magnifique du réalisateur de La vie des autres, qui embrasse l’Histoire et l’individu pris dans sa tourmente. Il est question de l’Art et du sens de l’existence à travers la généalogie. 3h15 passionnantes.














jeudi 19 mars 2020


"Je pense qu'un des aspects les plus tristes de notre temps est la destruction de tout ce qui avait un lien conscient avec le beau. La culture de masse, destinée à des consommateurs, dans notre civilisation tout en prothèses, rend nos esprits infirmes. Elle nous empêche de nous tourner vers les questions fondamentales de l'existence et de nous assumer en tant qu'êtres spirituels."

Andreï Tarkovski, Le temps scellé










dimanche 15 mars 2020

Le poids le plus lourd



 Que dirais-tu si un jour, si une nuit, un démon se glissait jusque dans ta solitude la plus reculée et te dise : « Cette vie telle que tu la vis maintenant et que tu l’as vécue, tu devras la vivre encore une fois et d’innombrables fois ; et il n’y aura rien de nouveau en elle, si ce n’est que chaque douleur et chaque plaisir, chaque pensée et chaque gémissement et tout ce qu’il y a d’indiciblement petit et grand dans ta vie devront revenir pour toi, et le tout dans le même ordre et la même succession – cette araignée-là également, et ce clair de lune entre les arbres, et cet instant-ci et moi-même. L’éternel sablier de l’existence ne cesse d’être renversé à nouveau. – et toi avec lui, ô grain de poussière de la poussière ! » - Ne te jetterais-tu pas sur le sol, grinçant des dents et maudissant le démon qui te parlerait de la sorte ? Ou bien te serait-il arrivé de vivre un instant formidable où tu aurais pu lui répondre : tu es un dieu, et jamais je n’entendis choses plus divines ! » Si cette pensée s’emparait de toi, elle te métamorphoserait, faisant de toi tel que tu es, un autre être, et peut-être t’écraserait. La question posée à propos de tout et de chaque chose : « Voudrais-tu de ceci encore une fois et d’innombrables fois ? » pèserait comme le poids le plus lourd sur ton action ! Ou combien ne te faudrait-il pas témoigner de bienveillance envers toi-même et la vie pour ne désirer plus rien que cette dernière éternelle confirmation, cette dernière éternelle sanction ?

Friedrich NIETZSCHE, Le Gai Savoir, fragment 341





jeudi 5 mars 2020


En Avril au cinéma de Terrasson 
Dans le cadre du ciné-philo
INTERSTELLAR (C. Nolan) 


LE 9 AVRIL 2020 - 18 h - 




Comment envisager les différentes « facettes » du temps et en particulier celle du temps « physique » élaborée il y a plus de 100 ans par Albert Einstein dans sa fameuse théorie de la relativité générale.

L’œuvre de Nolan est une œuvre centrée sur le temps, explorant ses différents aspects dont certains nous semblent très proches alors même qu’ils sont commentés par la philosophie de tout temps et d’autres dont les mystères nous échappent encore….

Le temps est sans aucun doute la notion qui demeure la plus familière et dans le même temps celle qui nous échappe par essence.

Existe-t-il une seule définition du temps ? Depuis quand le temps existe-t-il ? « Est-il possible d’échapper au temps ? » Toute existence est-elle temporelle ?...



“Le temps est le nombre du mouvement.” 
Aristote



“Le Temps est l’image mobile de l’éternité immobile.” 
Platon



" Le temps n'est autre chose que la forme du sens interne, c'est-à-dire de l'intuition de nous-mêmes et de notre état intérieur. En effet, le temps ne peut pas être une détermination des phénomènes extérieurs, il n'appartient ni à une figure, ni à une position, etc. ; au contraire, il détermine le rapport des représentations dans notre état interne. ".

Emmanuel Kant



« Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. » Albert Einstein




mardi 3 mars 2020




« Alfred Hitchcock a réussi là où échouèrent Alexandre, Jules César, Napoléon : prendre le contrôle de l'univers. »
 
Jean-Luc Godard


dimanche 1 mars 2020



« Il n’y a pas de vision sans pensée. Mais il ne suffit pas de penser pour voir : la vision est une pensée conditionnée, elle naît à « l’occasion » de ce qui arrive dans le corps, elle est « excitée » à penser par lui. Elle ne choisit ni d’être ou de n’être pas, ni de penser ceci ou cela. » 
L’œil et l’esprit 
M. Merleau-Ponty 



374. Notre nouvel « Infini ».
Savoir jusqu'où s'étend le caractère perspectiviste de l'existence ou même, si elle a en outre quelque autre caractère, si une existence sans interprétation, sans nul « sens » ne devient pas « non-sens », si d'autre part toute existence n'est pas essentiellement une existence interprétative-voilà ce que ne saurait décider l'intellect ni par l'analyse la plus laborieuse ni par son propre examen le plus consciencieux : puisque lors de cette analyse l'intellect humain ne peut faire autrement que de se voir sous ses formes perspectivistes, et rien qu'en elles. Nous ne pouvons regarder au-delà de notre angle : c'est une curiosité désespérée que de chercher à savoir quels autres genres d'intellects et de perspectives pourraient exister encore : par exemple si quelques êtres sont capables de ressentir le temps régressivement ou dans un sens alternativement régressif et progressif (ce qui donnerait lieu à une autre orientation de la vie et à une autre notion de cause et d'effet). Mais je pense que nous sommes aujourd'hui éloignés tout au moins de cette ridicule immodestie de décréter à partir de notre angle que seules seraient valables les perspectives à partir de cet angle. Le monde au contraire nous est redevenu « infini » une fois de plus : pour autant que nous ne saurions ignorer la possibilité qu'il renferme une infinité d'interprétations. Une fois encore le grand frisson nous saisit :-mais qui donc aurait envie de diviniser à l'ancienne manière ce monstre de monde inconnu ? Qui s'aviserait d'adorer cet inconnu désormais en tant que le « dieu inconnu » ? Hélas, il est tant de possibilités non divines d'interprétation inscrites dans cet inconnu, trop de diableries, de sottises, de folies d'interprétation, notre propre humaine, trop humaine interprétation, que nous connaissons...

Nietzsche, Le gai Savoir, V, § 374, Notre nouvel « Infini », Gallimard, p. 270 - 271.





"Les autres sont essentiellement des miroirs de toi-même. Tu ne peux aimer ou détester quelque chose chez autrui que si ce quelque chose reflète une chose que tu aimes ou détestes en toi."
Aurore - Nietzsche







dimanche 23 février 2020









« L'oeil... Tout l'univers est en lui, puisqu'il voit, puisqu'il reflète. »
G. de Maupassant